Madeleine Riffaud et la Somme : une histoire de famille

Exposition à la Bibliothèque Louis Aragon

de juin à septembre

Si l’histoire de Madeleine Riffaud plonge ses racines dans les plaines de Santerre, où la petite fille jouait dans les champs d’avoine verte et lisait entre les rosiers du village de Folies, son esprit de résistance est né à Amiens : au retour de l’Exode, par un soir de l’automne 1940, Madeleine cherche un brancard pour son grand-père, atteint d’un cancer de la hanche. Au milieu des décombres de la gare tombée sous les bombardements, elle avise un poste de la Croix Rouge derrière les lignes de soldats allemands. Voyant passer la jeune fille, ceux-ci la hèlent, la houspillent et s’amusent avec sa jupe jusqu’à ce qu’un officier intervienne. Il ne veut pas de problème avec les civils et rappelle ses soldats à l’ordre. Quant à la jeune fille, qu’elle aille jouer les aguicheuses ailleurs ! D’un coup de pied au derrière, il l’envoie le nez dans la poussière. Madeleine raconte que c’est à cet instant qu’elle a senti l’esprit de résistance grandir en elle, l’humiliation n’était pas acceptable, c’est à ce moment précis qu’elle a pensé : “Moi, je vais les chercher, ceux qui résistent aux occupants.”

Invitée par le scénariste Jean-David Morvan, Madeleine lui restitue aujourd’hui ce parcours atypique, remontant le fleuve d’un vingtième siècle accidenté et chargé d’émotions. L’histoire prend vie, sous les traits virtuoses et chaleureux de Dominique Bertail (deux tomes parus aux éditions Dupuis).